15/04/2018 Le passage

 

J'adore les jeux de mots laids ! Car ils me font bien me marrer.

Justement, c'est dans le marais que ça se passe. Pas dans ce quartier de Paris, mais dans cet habitat naturel où l'eau se mélange à la terre.

Il existe tout un cortège d'espèces qui vivent dans ce milieu si étrange, que l'homme a longtemps considéré comme inhospitalier: l'eau étant un élément essentiel à la vie, ce sont des centaines d'interactions qu'on peut y observer. En premier lieu le moustique, bestiole redoutée de tous les temps, qui a réussi a rentrer dans le langage courant à travers la maladie qu'il transmet, combinée à l'origine étymologique latine du marais: le palud. Il existe d'ailleurs nombres de localités qui portent ce nom, en rapport avec le côté marécageux du biotope local.

 

C'est d'ailleurs au cours de cette journée ensoleillée de début de printemps que la démoustication s'effectue, par avion. C'est un très beau biplan Grumman G-164 A Ag-Cat (je sais, c'est technique...) qui s'en charge, en pulvérisant [ce que je suppose être] "le" Bt (Bacillus thuringiensis), fameux produit anti-moustique, déclaré ayant des effets très ciblés (un "larvicide biologique" diront certains), dans notre cas: les larves de moustiques...

Il faut dire que "le" moustique fait vraiment ch... Vecteur du palud, vlà t'y pas qu'arrive sur nos contrées un nouveau moustique: le "tigre", qui lui pourrait nous faire profiter d'une nouvelle maladie sous nos latitudes, le Chikungunya. Autant dire que la lutte contre les Aedes se fait dans la région à grands renforts de pulvérisations, car il faut bien lutter contre la maladie, mais aussi contre les nuisances (piqures) de la bestiole, afin de pouvoir présenter d'attractifs dépliants publicitaires ventant les intérêts touristiques. Personnellement, j'y vois la destruction de tout une quantité de larves d'insectes (dont je doute qu'il ne s'agisse uniquement de larves d'Aedes...), que je mets en lien avec la raréfaction de tout un tas d'oiseaux insectivores. Un exemple assez représentatif: celui des hirondelles, dont les effectifs n'ont jamais été aussi faibles.

Mais bon, faut'qu'ça tourne. Alors on pulvérise.

 

Le Hibou des marais, lui, on dirait qu'il s'en fout. Il se marre (ou pas).

 

 

Hibou des marais, Asio flammeus
Hibou des marais, Asio flammeus